Par Anne-Catherine Ott et Isabelle Bauthian. Ankama, 14,90 €, le 11 février 2010.

La Terre a été ravagée, et la plupart des humains ont trépassé il y a déjà plusieurs années. C’est donc dans une ville dépeuplée de ses habitants que survit un grand gaillard à lunettes qui possède un curieux pouvoir : il est nécromancien et peut donc faire se lever les morts. Évitant les monstres qui sèment la terreur au-delà des remparts de la cité, il passe le temps au milieu des zombies jusqu’à ce qu’arrive une jeune femme, elle aussi dotée de fascinantes capacités. Ils vont décider de s’aventurer à l’extérieur…

Dans la famille de la science-fiction, je voudrais le récit post-apocalyptique. Un sous-genre que maîtrise parfaitement la scénariste Isabelle Bauthian (Effleurés), qui sait qu’il n’est pas forcément nécessaire de répondre aux interrogations soulevées par un postulat pour happer le lecteur. En effet, on n’obtiendra dans ce premier tome que très peu d’informations sur le cataclysme qui n’a épargné qu’une poignée d’hommes et de femmes, ni les pouvoirs des deux héros. L’essentiel est ailleurs, dans les affres de la survie en milieu hostile et dans des micro-sociétés humaines basées sur la peur et l’ignorance. Ainsi, il ne faut pas se fier aux couleurs lumineuses qui baignent le dessin élancé et attachant d’Anne-Catherine Ott : Havre est une histoire violente et sans concessions, dont les accents magiques ne font qu’atténuer la dureté des sentiments et des événements. Un récit original et puissant, qui fait froid dans le dos.

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