Héliotrope #1
Avec ses grands yeux et sa chevelure rousse, sa veste à capuche et ses baskets, celle qu’on appellera bientôt Héliotrope a tout d’une collégienne ordinaire. En réalité, elle est membre d’une famille de voleurs d’objets magiques et baigne dans un environnement fantastique : iguane domestique, mémé alcoolique super calée en sortilège, copine vampire… Alors, pour séduire la mignonne Calypso, Héliotrope est prête à tous les sacrifices et à faire les cadeaux les plus saugrenus. Et voilà qu’elle vole une couleur bleue féérique (l’héliotrope, donc) et que les ennuis commencent…
On retrouve dans ce début de série toute la verve et l’imagination de Joann Sfar, qui envoûte et énerve tour à tour. On aime ce scénario foutraque sans temps mort, avec ses personnages ahurissants, ses rebondissements cocasses, ses dialogues qui claquent. On aime moins une voix off surabondante, une tendance à la grossièreté gratuite (même si un gros mot de temps en temps, ça faire rire les ados), des évocations politiques curieuses, et une mécanique narrative qui tourne parfois à vide. Mais l’ambiance générale est suffisamment fun pour qu’on lise ce premier tome avec le sourire, notamment grâce au dessin délicieusement élastique et vivant de Benjamin Chaud qui se laisse parfaitement guider par le découpage de Joann Sfar tout en insufflant sa patte graphique singulière. Saluons aussi le superbe travail de couleurs d’Isabelle Rabarot, qui donne beaucoup d’énergie à l’album. À suivre, pour voir comment ce petit univers évoluera.
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