Homunculus #1
Fameuse spirite, Madame Kowalski est morte, le jour pile et l’heure exacte qu’elle avait prédit. Plongeant nombre de ses suiveurs dans le désarroi, dont le docteur Harryhausen. Mais pour des raisons qui lui sont propres. Car lui aussi communique avec le monde de l’Ether, et a même à son service une créature qui voit les monstres à tentacules qui suintent en secret sur la terre des vivants…
Une bonne louche de fantastique gothique, un soupçon d’inspiration lovecraftienne, une cuillerée de comique de situation, une large dose de monstres et de courses-poursuites. Le tout arrosé de couleurs pop. Cette série tous publics – à ne pas confondre avec le manga homonyme et angoissant d’Hidéo Yamamoto – écrite par l’auteur jeunesse danois Benni Bodker fait penser aux grands heures de la collection Poisson Pilote (La Voleuse du Père-Fauteuil, La Ville des mauvais rêves…) ou de la série Professeur Bell. C’est trépidant, intrigant, souvent rigolo, notamment car le dessinateur Rune Ryberg (Géant et le fâcheux rendez-vous, La Sorcière en haut de la montagne…) insuffle beaucoup de vie dans ses personnages. Cependant, le scénario souffre de problèmes de construction et de rythme qui engendrent des lenteurs et une certaine confusion par moments. Et on se demande même si ces soucis narratifs ne sont pas à l’origine d’un flottement dans le dessin, parfois un peu trop jeté. À moins que ce soit la récurrente absence de décors ou le manque de subtilité de la mise en couleurs, ou les deux, qui produisent cet effet. Gageons que cette création des Aventuriers de l’étrange (maison jusqu’ici plutôt habituée de l’achat de droits étrangers) gagnera en densité et en précision par la suite : car ce n’est pas parce qu’on s’adresse aux plus jeunes qu’on doit relâcher le soin apporté aux histoires, bien au contraire.
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