Il faut flinguer Ramirez #1
Mythique tueur à gages recherché par les cartels mexicains depuis l’assassinat d’un de leurs boss, Ramirez s’est littéralement volatilisé. Deux hommes de main pensent avoir retrouvé sa trace dans l’Arizona. Curieusement, le Ramirez en question semble rangé des voitures, désormais employé modèle dans une grosse firme d’électroménager. Une couverture ? Un malentendu ? Qu’importe, il faut flinguer Ramirez et les vérifications attendront.
Sans faire de détails, Nicolas Petrimaux, seul maître à bord du projet, lance à ses trousses une armée de gros bras surarmés. Avec un seul objectif : s’amuser comme un petit fou en concoctant un thriller explosif « à la manière de ». Semé de clins d’œil au meilleur de la culture vidéo-club des années 80 et 90, à la série Breaking Bad ou encore aux jeux vidéo GTA dont on retrouve le décorum farcesque, son album donne une vision outrancière des États-Unis où ici on s’arracherait des modèles d’aspirateur comme le dernier smartphone Apple venu. Petrimaux aurait pu pousser plus loin la satire, les inserts de fausses réclames ou coupures de journaux restant trop sages à l’arrivée. Mais la bonne humeur et l’abattage de l’auteur sont trop communicatifs pour qu’on fasse la fine bouche.
Il faut flinguer Ramirez demeure un pulp séduisant et racé. Graphiquement très soigné tout au long des 144 pages de ce premier tome, avec un style cartoon réaliste léché et un sens du cadrage (ces doubles pages !) et des enchaînements de plans qui attestent d’une maturité ahurissante pour ce qui est, il faut le souligner, un premier album… Les scènes d’action, et il y en a beaucoup, sont d’une précision redoutable. Ça se poursuit et ça défouraille comme dans un bon Tony Scott avec une fougue rare. Comme en plus le final de l’épisode est accrocheur, la suite, prévue pour fin 2019 au mieux, risque de se faire attendre. Il faut flinguer Ramirez, c’est entendu, mais il faudra aussi surveiller Petrimaux de près.
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