Par Jean-Marc Allais et Serge Perrotin. Sandawe, 16,50 €, août 2011.

Anton rêve de devenir auteur de bandes dessinées. Mais après des années et des années d’efforts, les éditeurs parisiens de ce milieu de XXIe siècle refuse obstinément ses projets, par trop maladroits et amateurs. C’est alors qu’il tombe sur un mystérieux antiquaire, qui lui offre un pinceau ayant appartenu à Léonard de Vinci et d’autres peintres illustres après lui. Un pinceau aux vertus magiques : il permet à celui qui l’utilise de confiner au génie. Mais pas seulement…

Inspiré des mythes de Faust et du Golem, cet album est aussi un bel hommage à la bande dessinée et notamment à Régis Loisel et Serge Le Tendre, créateurs de La Quête de l’Oiseau du temps, dont l’héroïne Pelisse est ici un personnage à part entière. L’idée de départ de l’histoire est plutôt sympathique, mais le résultat final déçoit beaucoup. La faute peut-être à un trop long accouchement… En effet, ce one-shot a connu un parcours éditorial compliqué depuis 2002, refusé un peu partout, délaissé par ses auteurs faute de contrat raisonnable, et finalement financé par des internautes de la plateforme Sandawe. De cette épopée chaotique, racontée en détail par le scénariste Serge Perrotin dans les premières pages, ressort un story-board de Stéphane Heurteau, la reprise du dessin par le débutant Jean-Marc Allais, et un scénario moult fois remanié… Hélas, toute cette énergie et cette envie aboutissent à un album qui traîne en longueur, adopte un ton et un rythme un brin datés, et dont l’intrigue manque de véritables surprises. Tout comme le trait d’Allais, trop souvent raide et emprunté. Quand il laisse entrevoir de jolies choses, l’ouvrage pâtit d’une mise en couleurs peu homogène, aux arrière-plans baveux. La magie n’opère donc jamais, et l’on s’ennuie ferme à la lecture d’une BD qu’on croirait sortie des années 80 – celles qui ont mal vieilli.

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