Par Peter Krause et Mark Waid. Delcourt, 14,95 €, le 19 mai 2010.

Dans la famille des super-héros qui pètent les plombs, je voudrais le Plutonien. Être suprême, indestructible, aux pouvoirs immenses et insurpassables, ce blondinet à cape rouge et collants blancs faisait l’unanimité sur le globe, parmi la population comme chez les autres héros. Sauf qu’un jour, il est devenu mauvais. Mais alors, vraiment très mauvais, au point de raser des villes de plusieurs millions d’habitants de la carte, sans aucune raison apparente. Comment faire pour arrêter une créature si parfaite ?

À la lecture de ce premier tome d’Irrécupérable (Irreedeemable en VO), on pense évidemment au trash Black Summer de Warren Ellis. En effet, la trame est proche : que se passe-t-il quand le super-héros ultime devient méchant ? Mais le scénariste Mark Waid, grâce à un scénario à tiroirs, préfère s’attarder sur le portrait de ce personnage hors du commun et sur les raisons qui l’ont poussé à faire le mal. « Il s’agit d’un récit d’aventure et d’horreur qui passe en revue les leçons que nous apprenons en tant qu’enfant au sujet du Bien et du Mal, et de la façon dont ces notions se trouvent perverties lorsqu’elles sont confrontées à la réalité des adultes », écrit-il en introduction de ce volume. On découvre donc par bribes le passé du Plutonien, à travers le récit de ses anciens partenaires justiciers. Le tout est entrecoupé de quelques scènes d’action et de destruction, bien brossées par Peter Krause. Un premier tome bien foutu donc, intelligemment écrit et dessiné avec classe (et nommé trois fois aux Eisner Awards cette année). Mais on attendra évidemment la suite pour se faire une idée définitive, car Mark Waid va devoir sortir le grand jeu pour trouver une issue cohérente à son histoire. Wait and see (and enjoy, pour le moment).

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