J’ai deux amours, mon sac et Paris
Le titre de cet album a le mérite de l’honnêteté. Prune, 44 ans, ne vit que pour son sac, de grande marque, cela va de soi, et pour Paris, plutôt Rive Gauche que Place Stalingrad. A travers une série de saynètes, Fabienne Legrand croque le quotidien de cette brune élancée, qui jongle entre shopping, vie de famille et balade au Jardin du Luxembourg, toujours flanquée de son indispensable « it-bag ».
Si le placement de produit est devenu une habitude au cinéma, le procédé s’avère plus rare en bande dessinée. Dans J’ai deux amours, mon sac et Paris, le principe est appliqué à tort et à travers et sans subtilité. Le maroquinier Longchamp a largement soutenu le projet de Fabienne Legrand – qui travaille régulièrement pour la publicité – et cela se voit : le généreux mécène se fait envahissant. Certaines planches ne semblent que des prétextes pour mettre en avant les sacs de la marque au cheval. Quand elles ne véhiculent pas les clichés les plus éculés autour des Parisiennes, ces femmes légères qui accordent davantage d’importance à leurs sacs à main qu’à leurs enfants et ne vivent que pour les soldes de presse.
Cette caricature grossière contraste avec l’élégance du trait et une technique originale, associant croquis en noir et blanc, dessins couleur et photographies, intégrées comme des collages. Derrière l’étalage, on reconnaît un Paris très chic, les influences de Sempé et Kiraz. Mais rien n’y fait, l’ouvrage agace. Les fashionistas au dernier degré y découvriront avec plaisir un bon aperçu de la collection Longchamp. Pour les autres, J’ai deux amours, mon sac et Paris, ne sera pas la BD de l’automne-hiver 2013-2014.
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Encore de la pub, quoi.
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Pourquoi pas, il faut bien que tout le monde vive….J’espère que ce livre trouvera son public chez les maroquiniers qui vendent les sacs estampillés Longchamp.
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