Jazz Maynard #3 ***
Par Roger et Raule. Dargaud, 13,50 €, le 9 janvier 2009.
Le duo ibère de choc Roger et Raule n’a pas perdu de son punch. Révélé en France par la série Jazz Maynard – dont cet épisode clôt un cycle -, il semble posséder une formule magique pour réussir des scènes d’action à couper le souffle, entre film de kung-fu et polar américain. Sans pour autant négliger les personnages, dont les caractères sont sculptés avec gourmandise.
Leur héros, Jazz Maynard, est à la fois trompettiste et as de la cambriole. La vie le ramène dans son quartier natal d’El Raval à Barcelone, dont il a écumé les rues, enfant, avec Teo et Judas. Ce dernier est devenu assassin, proxénète et racketteur, tandis que Jazz a gardé un certain sens moral. Le voilà forcé de faire cause commune avec ses deux anciens camarades, pour libérer une journaliste et empêcher un maire corrompu de s’enrichir…
Comme pour adoucir l’extrême violence de certains passages (le sang giclant dès qu’un sabre ou un revolver pointe le bout de son nez), le scénariste Raule manie volontiers l’humour, même à froid. À Jazz, qui lui demande si ça va, le bad boy Judas, méchamment bastonné, répond nonchalamment : « Quand je sors le week-end, c’est bien pire que ça. » Jazz Maynard séduit par ses cadrages très étudiés et diversifiés, ses exagérations – les expressions des personnages sont parfois caricaturées, comme dans les mangas -, et sa tension continue. Olé !
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