Par Nick Bertozzi, Boaz et Moni Yakin. Casterman, 21 €, le 24 avril 2013.

Palestine, 1945-1948. La région est placée sous mandat britannique. Les Halaby, famille juive de Jérusalem, assistent à la naissance dans la douleur de l’Etat d’Israël. Quelles seront ses frontières ? Quelle place pour les populations arabes ? Quel avenir pour les survivants des camps sur cette rive de la Méditerrannée ?

Les divisions politiques et familiales s’entrecroisent et se répondent. Motti, le benjamin débrouillard des Halaby, court dans les rues de la ville assiégée. Sous les tirs et les grenades, le rêve d’un Etat libre se transforme en cauchemar.

Au fil de ces 400 pages bien documentées, Boaz et Moni Yakin (le fils et le père), au scénario, et Nick Bertozzi, au dessin, racontent en noir et blanc le quotidien d’années de guerre. Ils nous ramènent aux racines du conflit israëlo-palestinien. En bons pédagogues, les auteurs ont prévu une carte de la région, une chronologie et l’arbre généalogique des Halaby. Des informations qui ne sont pas de trop pour nous guider à travers cet imposant roman. Difficile, en effet, de s’y retrouver au milieu de cette famille très nombreuse et aux opinions variées, dont la tragédie se confond avec une histoire mouvementée. La louable intention des auteurs : livrer de la naissance d’Israël une vision sans parti-pris flagrant, et empreinte de réalisme. Mais avec des pages et des pages d’explosions, les cadavres éparpillés « façon puzzle » jonchent les cases. Âmes sensibles s’abstenir.

Bénédicte de Badereau

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