John Blake
Qu’est-ce que ce bateau fantôme qui apparaît de temps en temps, sur les océans du globe, à travers un brouillard étrange? Qui pilote cette goélette baptisée Mary Alice? Comment entrer en contact avec son équipage? C’est ce que cherchent à savoir plusieurs personnes : une chercheuse têtue, un agent secret britannique et un magnat des nouvelles technologies. Mais chacun dans un but différent.
Il faut quelques pages pour bien pénétrer dans cette histoire écrite pour la bande dessinée par Philip Pullman, star de la littérature jeunesse avec sa trilogie À la croisée des mondes (par ailleurs adaptée chez Gallimard). Car sa narration est volontairement mystérieuse, alternant les points de vue et les personnages, et révélant très vite le coeur du propos : le voyage dans le temps. Une fois accepté le principe, le récit se fait très plaisant, toujours en mouvement, avec quelques flash-backs utiles (bien qu’un peu lourds dans leur mise en scène), et des protagonistes qu’on a envie de suivre et de connaître. Toutefois, le fond de l’intrigue est un peu confus, on ne saisit pas bien toutes les motivations de l’équipage du Mary Alice, ni la manière dont il apparaît et disparaît. Le dessin de Fred Fordham (Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur) est un peu à l’avenant : d’un premier abord assez glacial, il parvient à séduire par des cadrages dynamiques et un vrai sens du rythme, puis lasse un brin par des expressions faciales peu précises et des scènes d’action où la raideur l’emporte sur le mouvement. Au final, ces quelques aspérités graphiques et narratives n’empêchent pas de dévorer ce volume, car l’histoire – calibrée pour les ados – est suffisamment fascinante pour accrocher jusqu’au bout. Et on se plaît à rêver d’une suite…
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