Joker/Harley : Criminal Sanity
Un tueur en série sévit en ville : il laisse derrière lui des corps démembrés dans des mises en scène évoquant des oeuvres d’art. Auraient-elles un lien avec les victimes d’un certain Joker, qui s’était fait une spécialité de leur laisser un rictus forcé avec un cintre en fil de fer ? La jeune médecin Harley Quinn, tout en cuir et en ressentiment, est en convaincue (mais elle ne veut le dire à personne). Sorte d’improbable mélange entre Castle (elle est consultante auprès de la police) et Buffy (pour la chevelure blonde, l’air faussement angélique et son goût pour la bagarre), elle remonte une piste criminelle qui la renvoie à ses propres démons. Jusqu’à la faire basculer ?
Si vous cherchez un thriller de serial killer original et malaisant, passez votre chemin. Ce Criminal Sanity copie tout ce qui a déjà été fait et montré dans la fiction, et ne propose qu’une enquête linéaire et ennuyeuse. À rebours de ce qu’on espérait: d’une part, expliquer les tourments du Joker – chantre du chaos, par essence insaisissable – par un passé d’enfant battu est hors de propos ; d’autre part, si transformer Harley en autre chose qu’une poupée destructrice était une bonne idée, en faire une version féminine et jeune de Brad Pitt dans Se7en n’a aucun sens. Surtout que le lien trouble d’amour-haine entre les deux personnages est balancé in extremis dans les dernières pages de cet éreintant pavé, comme un cheveu (vert) dans la soupe (à la grimace). Reste un dessin photo-réaliste qui ravira les amateurs du style, mais seulement dans ses sculpturales pages en noir et blanc, celles en couleurs étant vraiment trop lisses et figées.
Si vous cherchiez une histoire originale avec le Joker et Harley Quinn, et que vous aviez osé franchir la douteuse couverture de ce recueil, refermez-le vite et choisissez autre chose.
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