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Julie Doucet, Grand Prix d’Angoulême 2022

16 mars 2022 |

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Photo © Kate-Mada

L’autrice québécoise Julie Doucet est sacrée Grand Prix d’Angoulême 2022, pour l’ensemble de son oeuvre. Elle devance, aux suffrages des auteurs et autrices, les deux autres finalistes Catherine Meurisse et Pénélope Bagieu. Elle succède au palmarès à Chris Ware.

Née à Montréal en 1965, Julie Doucet y étudie les arts plastiques et se lance rapidement dans la bande dessinée en publiant son propre fanzine photocopié : Dirty Plotte. Elle y raconte son quotidien, ses rêves et angoisses. Dès 1991, Drawn & Quarterly la publie en recueil. Julie Doucet voyage et déménage, New York, Seattle, Berlin, et retourne à Montréal à la fin des années 1990. Entre temps, L’Association a commencé à la publier en France, avec Ciboire de criss!, puis Changements d’adresses ; Journal sortira en 2004.

Revenue au Québec, Julie Doucet lâche la BD, « pour revenir à l’art imprimé », raconte-t-elle pudiquement sur son site. « Bois gravé, linogravure, sérigraphie…s’en suit une production abondante de portraits, affiches et livres d’artiste et autres machins. » Elle expose, est invitée à des événements d’art contemporain. Et creuse sa veine en toute indépendance, hors des sentiers battus. Et fonde, en 2013, sa propre maison d’édition pour publier ses ouvrages : Le Pantalitaire.

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Extrait de l’anthologie « Maxiplotte » (L’Association, 2021)

Maxiplotte-3DL’Association la remet sur le devant de la scène fin 2021 avec l’anthologie Maxiplotte dirigée par Jean-Christophe Menu. L’occasion pour la créatrice de raconter à Libé comment l’aspect bien trop masculin du milieu de la bande dessinée, qui lui « sortait par les oreilles (…) et a contribué à [la] tuer ». « J’étais très à l’aise, au début, d’être dans un milieu d’hommes. Mais à la fin, non. J’ai fini par trouver ça assez aliénant. Parce que c’est un milieu de nerds. (…) Moi, la bande dessinée, j’aime ça, mais j’ai mes limites aussi. Je m’intéresse à un tas d’autres choses dans la vie ! Et puis je pense que j’avais soif d’amitiés féminines. Je n’avais pas beaucoup d’amies femmes avant, et j’ai commencé à en rencontrer dans d’autres milieux, alors ça m’a ouvert d’autres horizons, je suppose, et ça a transformé ma vision des choses. »

Dans la même interview, elle révèle cependant qu’elle n’en a peut-être pas tout à fait terminé avec la BD. « Oui, j’ai fait exactement le contraire de ce que j’avais dit : un livre autobiographique dans lequel je me suis dessinée moi-même ! Sauf que j’ai fait ça dans un album japonais qui se déplie en accordéon. Il y a 135 pages d’une espèce de dessin continu, une grande fresque avec rien que des personnages, des animaux, des objets, une espèce de cohue totale, illisible sans aucune case mais avec des bulles. Donc, en ce sens, c’est plus ou moins de la bande dessinée. Une histoire y est racontée, une histoire de mon passé, mais elle n’est pas illustrée en tant que telle, ce sont des personnages qui la racontent. C’est du dessin complètement improvisé. »

Une bonne nouvelle pour tous ceux qui ont encore à la découvrir ! Et on compte sur ce Grand Prix 2022 pour que le FIBD lui organise une belle expo l’an prochain. Afin de se plonger dans un univers singulier, intime et puissant.

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Extrait de l’anthologie « Maxiplotte » (L’Association, 2021)

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