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Justice League of America #1

1 juin 2017 |
SERIE
Justice League of America
ALBUM
Le Nouvel Ordre mondial - 1
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
28 €
DATE DE SORTIE
20/01/2017
EAN
B01LZJGNP0
Achat :

Anticipant la hype (encore très molle) autour du prochain film DC, Justice League, Urban Comics ressort en sept volumes la série JLA de 1997 sur laquelle officia principalement Grant Morrison. Le premier volume débute par une brève histoire publiée à l’origine sous forme de mini-série, qui vit Mark Waid et Fabian Nicieza relancer le titre après une longue hibernation. Les deux scénaristes y refondent une Ligue de justice d’Amérique ramassée à ses membres originels : Superman, Batman, Wonder Woman, Flash, Green Lantern, Martian Manhunter (le « limier martien ») et Aquaman. Ce récit inaugural peu inspiré visuellement (Darick Robertson, le dessinateur de The Boys à côté de la plaque avec son Clark Kent à catogan) n’a pas grand intérêt, si ce n’est de rappeler la solennité constitutive de la série : la JLA, c’est l’ultime rempart de l’humanité contre les menaces venues d’autres mondes et c’est un peu lourd à porter.

justice_league_of_america_tome1_imageLe succès fut en tout cas au rendez-vous et permit à DC de relancer une série régulière que l’éditeur confia à sa superstar de l’époque, Grant Morrison. Le constat est cruel pour ses deux prédécesseurs : sous la plume de l’Écossais, le titre gagne dix ans en modernité. Personnages tout de suite incarnés et dotés d’une personnalité reconnaissable, dialogues dans le ton (la rivalité Green Lantern/Flash), maîtrise de la voix intérieure… Sans avoir besoin de forcer son talent, le scénariste de Zenith fait le boulot pour interroger la stature divine de ses héros en les confrontant à d’autres groupes de super-humanoïdes venus de l’espace, en appliquant sa petite recette du vernis post-moderne passé sur les récits typiques de l’Âge d’or de DC. Au dessin, Howard Porter fait lui aussi entrer la JLA dans la deuxième moitié des 90’s avec son character design (un peu trop) agressif et ses découpages (un peu trop) dynamiques.

Reste un problème structurel : la Justice League a toujours été une fausse bonne idée, l’assemblage totalement théorique de monstres d’individualisme pas taillés pour le collectif. Inévitablement, Superman, le capitaine de l’équipe de foot, écrase tout le monde par son charisme, sa puissance et son leadership naturel. Les autres en sont réduits à jouer les pom-pom girls. Et à la fin, c’est ce gros nerd de Batman, le seul à ne pas posséder de super-pouvoirs mais véritable cerveau et coach de la team, qui sauve la mise à tout le monde. Juste un homme, mais le « plus dangereux d’entre eux » dit de lui Superman. Davantage à sa place, si on nous demande notre avis, à chasser en solo les plus dangereux des criminels dans la plus dangereuse des villes, Gotham City, plutôt qu’à monter la garde contre d’hypothétiques menaces aliens, depuis une tour de guet plantée sur la lune… Affaire de goût sans doute.

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