Kaijumax #1
Et si les monstres géants étaient, plutôt que des proies à chasser, des criminels ? Dans le monde de Kaijumax, les lointains cousins de Godzilla – lézards géants, vrais-faux dinos, sauriens mutants, chimères électriques ou robots déviants – sont traqués par les humains car ils engendrent trop de dégâts. Et pour cause : sur une planète surpeuplée, ces animaux sauvages chassés des zones civilisées peinent à se nourrir et s’en prennent souvent, parfois involontairement, aux immeubles et sites industriels. Dès lors, l’Homme a décrété ces « kaijus » hors-la-loi et a construit des prisons haute sécurité, comme celle de Kaijumax. Un véritable cloaque à malfaiteurs et toxicomanes.
Prenez Oz et Godzilla, mélangez très fort et vous obtenez cette étrange série, dont deux saisons sont regroupées ici en un volume mastodonte de 360 pages. Un comics de SF sociétale, où les lézards géants de demain incarnent les gangsters d’hier, notamment dans la première partie, centrée sur l’univers carcéral. On retrouve ainsi des ressorts classiques de la fiction de pénitencier : des clans, des illuminés prosélytes, des trafiquants de drogue ultraviolents, des junkies pitoyables, des victimes assumées, des racistes, des rebelles… Un schéma convenu, mais recouvert d’écailles ou de plaques de métal, ce qui donne quelques décalages amusants. Cependant, on s’ennuie assez vite face à cette intrigue poussive aux dialogues peu fluides, portée par des personnages peu geignards et rarement attachants. Et le trait cartoon pas très fin et la mise en couleur paresseuse lassent aussi au bout de deux ou trois épisodes. Heureusement, la seconde moitié vient relancer l’intérêt, en sortant de la prison et en construisant un monde plus complexe et fouillé. Toutefois, l’ensemble paraît bien trop étiré et roboratif par rapport à la modeste puissance du sujet. Comme un plat appétissant mais qui n’a pas le goût de reviens-y qu’on attendait. Ou comme une série télé sympa, mais qu’on peut lâcher en cours de route sans susciter de crise de manque.
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