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La BoDoïthèque – Y le dernier homme

14 septembre 2011 |

Ni liste des 100 meilleures BD de tous les temps, ni même bibliothèque idéale et définitive, la BoDoïthèque est une suite de petits panthéons personnels des rédacteurs de BoDoï. Une sélection d’albums hors actualité, qui comptent pour nous, qui nous ont marqués, qu’on relit encore. Nos coups de coeur intemporels et personnels. Et une bonne façon de passer l’été à vous parler de bandes dessinées, et vous donner envie d’en lire.

bodoitheque_y_le_dernier_hommeY, le dernier homme (dix tomes).
Par Pia Guerra et Brian K. Vaughan.
Panini Comics.

Se réveiller l’ultime mâle sur une planète livrée aux femmes, il y en a qui fantasmeraient à moins. Mais pour Yorrick Brown, jeune prestidigitateur idéaliste que naïf, c’est un cauchemar qui débute le jour où il découvre qu’un virus l’a laissé seul représentant de son genre. Le seul ? Pas tout à fait : Esperluette, son singe apprivoisé, a lui aussi tout aussi mystérieusement réchappé à la catastrophe ayant visiblement rasé de la surface de la Terre les mammifères porteurs du chromosome Y.

Une fois repris ses esprits, Yorrick n’a plus qu’une idée en tête : rejoindre au plus vite sa fiancée, Beth, coincée en Australie. Commence alors un road-trip qui le verra remonter aux origines de ce sacré bazar. Bazar, car si pour certaines, la disparition de tous ces messieurs est une excellente nouvelle, force est de constater que l’existence de chacune prend une autre tournure. Brian K. Vaughan, le scénariste, ne se prive pas d’explorer, en dix tomes de cette saga, toutes les pistes de réflexion ouvertes par un tel présupposé, dans la droite ligne du film Les Fils de l’Homme par exemple. Et répond aux plus triviales interrogations (comment satisfaire sa libido) comme aux plus existentielles (à plus ou moins long terme, sans mâles, c’est l’espèce humaine toute entière qui court à sa perte).

Dans sa façon de mener sa barque, Brian K. Vaughan fait honneur à sa réputation de challenger côté comics de J.J. Abrams. Le premier a d’ailleurs bossé pour le second sur Lost le temps d’une paire de saisons. Le feuilleton télé d’Abrams comme la saga dessinée de BKV partagent un même sens du rythme et des rebondissements, une même amplitude. Sauf qu’on ne reste pas cantonné sur la même foutue île. Le « dernier homme » voit du pays, avec à ses fesses des tueuses du Mossad, des pétroleuses énervées autoproclamées Amazones, une yakuza insaisissable et pour faire simple, beaucoup de demoiselles un brin échauffées par la vue d’un mâle. C’est que ce brave Yorrick, pas spécialement habitué à jouer les tombeurs, fait sensation partout où il se pointe et doit largement sa survie à l’Agent 355, chargée par le gouvernement américain de l’escorter jusqu’en Australie.

Servie par une écriture enlevée, joliment dialoguée, et par le dessin certes sans génie mais qui a le mérite de la constance et de la lisibilité de Pia Guerra, Y, le dernier homme est une série essentielle de la décennie 2000. Reflet fidèle des préoccupations de l’époque (terrorisme, écologie, génétique), elle est aussi une satire féministe intelligente qui questionne avec beaucoup de finesse et d’humour le machisme, en inversant les rôles (sans hommes, qui pour piloter les avions dans des sociétés qui s’échinent à interdire aux femmes certaines professions ? hein ?). On n’a pas tous les jours entre les mains une œuvre de SF de cette ambition, aussi accessible, qui plus est.

Guillaume Regourd

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