La Caïda et Coyota
La Caïda n’est pas une adolescente classique, malgré son appareil dentaire : cette habitante de Los Angeles, atteinte de narcolepsie, s’endort n’importe où, n’importe comment. Surtout, elle semble avoir un lien obscur avec Coyota, une justicière mi-femme, mi-coyote. Qui traque et punit les assassins des jeunes disparues de Ciudad Juarez, ville-martyre du Mexique. Quand la Caïda se réveille, elle porte des bleus et blessures récoltés par l’intrépide Coyota…
Dans cette première bande dessinée de Juliette Bensimon-Marchina, les influences de Quentin Tarantino, Robert Rodriguez, Charles Burns ou encore des frères Hernandez se croisent, sans lourdeur. L’auteure réussit une double héroïne intrigante, amusante et touchante. Maniant les ellipses habilement, d’un trait fluide au noir et blanc profond, elle mêle fantaisie et ultra violence — les jeunes femmes enlevées au Mexique sont forcées de jouer dans des « snuff movies », qui mettent en scène leur mort réelle… Et réussit un polar ésotérique nerveux, une chronique de l’adolescence secouante.
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