La Cendre et le trognon
Pauline, Okesh et Sim voyagent avec leurs parents. À travers leurs comportements, on comprend que c’est le poids d’une éducation et d’une transmission familiale dont il est question. Adolescents, ils endossent ce qui deviendra leur manière d’être au monde : avec sa sensibilité à bout de bras pour Pauline, avec un fardeau a priori insensé pour Okesh, et avec le feu de la colère pour Sim. Dans une ville imaginaire cartographiée par un réseau ferroviaire symbolique, leurs destins se croisent jusqu’à ce qu’une acmé de violence dévoile le nœud du récit.
Ce premier livre écrit et dessiné, dans un style crayonné très maîtrisé, par Gwenaël Manac’h nous perd dans ses détails mais tient fidèlement son cap. La métaphore du sac comme poids du passé et de la manière dont nous le portons est simple et belle. Même si on en sait assez peu sur les personnages (trop peu pour s’investir émotionnellement dans la lecture), ils incarnent bien trois manières de vivre le monde, et le récit s’attache à montrer chacun des points de vue. La colère de certain protagonistes est palpable et très habilement incarnée par l’idée des sacs qui leur brûlent le dos. À l’inverse, l’imagerie des rails est quant à elle un peu vieillotte et ne permet peut-être pas au récit de gagner en légèreté… Enfin, certains passages sont obscurs et l’ensemble laisse une impression d’œuvre en devenir. On se prend alors à imaginer une version animée de cette histoire, dont l’image centrale serait celle d’un homme dont le sac dégage une colonne de fumée noire…
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