La Cicatrice
La frontière américano-mexicaine est marquée par une cicatrice : une barrière s’étendant sur plus de 1000 km de long, supposée enrayer le trafic de drogue et l’immigration clandestine vers les États-Unis. Plus de 20 ans après sa construction, Renato Chiocca et Andrea Ferraris décident de se rendre dans le sud de l’Arizona, pour observer et témoigner des conséquences concrètes de la présence de ce rempart.
Le reportage est divisé en deux, et débute par le meurtre de José Rodríguez, un adolescent mexicain abattu en 2012 par un agent de la US Border patrol à travers les grilles de la barrière qui divise la ville de Nogales. La seconde partie est consacrée aux « Samaritains », une association de bénévoles qui viennent en aide aux migrants en déposant eau et victuailles à destination de ceux qui tentent la périlleuse traversée du désert de Sonora.
Les auteurs italiens signent une bande dessinée documentaire efficace, dont ils ont su judicieusement s’effacer pour laisser la parole à ceux qu’ils rencontrent. Avec une courte trentaine de pages, on regrette malgré tout le survol du sujet, sur lequel il y avait pourtant matière à s’étendre. Un choix de la part de Chiocca et Ferraris ? On ne leur en tient en tout cas pas rigueur, car La Cicatrice n’en demeure pas moins un témoignage glaçant, et qui fait redouter la « version 2.0 » du mur, qu’un certain milliardaire haut placé rêverait d’ériger…
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