La Danse des connards
On le sait, les hommes sont des goujats, des obsédés sexuels, des gros lourds dont les quelques gentilles attentions n’ont qu’un seul but, celui de coucher. C’est ce que clame sans subtilité ce recueil de gags inspirés d’anecdotes véridiques, sorte de défouloir féminin ras-les-pâquerettes conte les attitudes vraiment pas classes des mâles en rut.
Mensonges de couples, largage indélicat, vocabulaire grossier, plans drague vulgaires… Tout ici est compilé par la journaliste et auteure Sophie de Villenoisy, au fil de gags éculés en une ou deux planches, dans lesquels une partie des lectrices se reconnaîtront certainement. Mais ce n’est pas parce qu’on a de bonnes anecdotes du quotidien qu’on fait une bonne bande dessinée. Les chutes sont attendues, le regard manque de distance, le ton est monotone tout comme le rythme des planches. Et le dessin est à l’avenant, plat, ennuyeux et sans imagination. Même les talentueuses Gally ou Sandrine Revel rendent une copie franchement terne. Au final, l’ensemble forme un exercice de style tombant rapidement dans la facilité et la vacuité, dont la charge contre une gent masculine simplement étiquetée « connards » perd son efficacité par une vision revancharde voire aigrie. On se demande par ailleurs comment aurait été qualifié un album équivalent sur les filles, qu’on aurait pu intituler La Valse des garces… Misogyne, sans aucun doute. Mais l’inverse n’est pas mieux.
Reste une seule raison d’acheter ce livre sexiste (oui, osons le mot) : l’offrir à un mec qui vient de vous abandonner comme une vieille chaussette. Car un album aussi mauvais, ce n’est vraiment pas un cadeau.
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