Par Kas et Laurent Galandon. Le Lombard, 15,95 €, septembre 2011.

Inspiré de l’histoire vraie d’Amélie Élie, surnommée Casque d’Or, ce diptyque fait revivre Paris au tournant du siècle. Mais assez loin du clinquant de l’exposition universelle et de la fière Tour Eiffel. Nous sommes ici sur le pavé, pas loin du caniveau. Nous arpentons le trottoir avec une belle fille, blonde et fraîche, qui refuse l’existence – dénuée de rêve – de blanchisseuse qui lui est promise. Adieu tâches ménagères et mariage avec un serrurier, bonjour jolies robes et amants canailles. Salut aussi à la prostitution, au crime organisé et à la violence…

Comme à l’accoutumée, Laurent Galandon (Les Innocents coupables, Le Cahier à fleurs, Shahidas, L’Enfant maudit...) propose un récit très documenté sur une période et des personnages finalement peu connus de l’Histoire de France, en l’occurrence les putes et les « apaches » du début du XXe siècle. Et, avec son talent habituel, il n’ennuie pas une seconde, réussissant à trousser une histoire sobre et rythmée, qui attrape le lecteur sans forcer, de la première à la dernière page. De son côté, Kas (Halloween Blues) propose un dessin charnu et charnel, vivant et coloré, en adéquation avec la tonalité du propos et l’époque dépeinte. Ce premier tome de La Fille de Paname se lit donc avec plaisir et intérêt, comme une belle bande dessinée classique, élégante et efficace.

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