Paisiblement installé sur son canapé pour suivre son émission de télé préférée, Isidore M’Buma, héros de son récit autobiographique, ressent tout à coup une très forte douleur à la tête. C’est le début du parcours médicalisé de ce trentenaire dessinateur qui le mènera au bord de la mort. De rendez-vous spécialisé en rendez-vous spécialisé, M’Buma dévoile l’univers tortueux de l’hôpital, avec ses espoirs et ses déconvenues.

Publiée dans un format poche proche du manga, l’histoire est racontée avec beaucoup de virtuosité. L’auteur maîtrise à la perfection les codes du manga et ne se prive d’aucun excès pour exprimer les émotions de son double de papier. Le dessin dynamique et l’humour font les forces de ce récit qui, malgré le sujet tragique et réel, reste digeste. Mis à part un usage de la couleur qui n’apporte pas grand chose à la narration, la bande dessinée fonctionne plutôt bien.

Mais sur le fond, on est face à un récit hyper spécialisé qu’on lira si on est fan du travail de M’Buma ou si on aime savoir plein de choses sur une maladie qui vous emmène, du jour au lendemain, dans le quotidien tranquille de la grande faucheuse. Car ce roman graphique, s’il nous plonge dans la veine humoristique de l’auteur, peine à atteindre une sphère plus profonde qui serait plus universelle.