À sa mort en 1955, Albert Einstein a été autopsié par le pathologiste Thomas Stoltz Harvey. Bien que les instructions données avant son décès étaient claires, le médecin retira son cerveau et le garda en sa possession des décennies afin d’en extraire tout le génie. Partant de ce fait réel, Pierre-Henry Gomont construit le récit burlesque d’une fuite au rythme endiablé.

1235 g de l’un des hommes les plus intelligents qu’ait connu l’espèce humaine en sa possession, Thomas arrive chez lui et rencontre la figure immédiatement reconnaissable d’Einstein, la pipe au bec, la calotte crânienne en moins. Avec Marianne, neurologue dont il est éperdument amoureux, Thomas et Albert s’apprêtent à vivre des aventures rocambolesques entre médecine et enquête policière. Bienvenue en Absurdie.

De brillantes idées de mises en pages, des illustrations saisissantes, un dessin d’une énergie folle, une mise en couleur pétaradante… Cette bande dessinée en mouvement se réinvente en permanence, ses textes sont ciselés comme il faut, cocasses, justes, pétris d’esprit, de bon sens et d’intelligence. Tout au long de sa dense et palpitante narration cavalante, La Fuite du cerveau regorge de rebondissements, de burlesque, de jeux avec l’image.

Après Les Nuits de Saturne, Pereira prétend et Malaterre, ce roadtrip prouve une nouvelle fois que l’auteur est décidément un touche-à-tout qui s’éprend de prises de risque. L’Histoire n’aura finalement presque rien retiré de ce cerveau dérobé, si ce n’est cette belle bande dessinée de Pierre-Henry Gomont !