La Gröcha ****
Par Peggy Adam. Atrabile, 17 €, le 22 août 2012.
Cette Suisse-là semble vivre le début de la fin du monde. Une étrange épidémie touche la population: des taches rougeâtres apparaissent sur le corps et puis, peu à peu, c’est la mort. Les autorités tentent de contrôler la contagion, à coup de tests sanitaires et de barrages routiers, mais à quoi bon… Au milieu de cette morne apocalypse, un couple se déchire, plombé par un secret trop lourd concernant la disparition de leur fille…
Entre drame familial et fausse nouvelle de science-fiction, Peggy Adam propose un one-shot d’une intensité rare, dans lequel chaque case, chaque page, chaque séquence sont savamment composées pour susciter l’émotion . Empreint de douleur et de mélancolie fataliste, son récit serre le cœur du lecteur sans lui tirer gratuitement les larmes. Car, au fur et à mesure qu’on s’enfonce dans l’intrigue, on se rend compte que c’est vers la fin d’un amour, la fin d’un monde, la fin d’un Homme qui n’a rien compris à la Nature qui l’entoure, qu’on avance. Cette marche funèbre est portée par des dessins au lavis utilisant avec sobriété les formes géométriques, la taille des cases et les élans expressionnistes.
Économie de moyens, mots justes, rythme jamais répétitif, images tantôt impressionnantes tantôt simplement évocatrices… Tout dans La Gröcha est juste, puissant, suffisamment énigmatique pour figer le lecteur dans une contemplation terrifiée. Et le laisser admiratif devant une réussite totale, œuvre d’une artiste qui, à l’image de Frederik Peeters par exemple, n’use pas d’artifice mais d’une vraie sincérité pour secouer son lecteur. Bravo.
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