La Ligne droite
Pas facile de s’épanouir dans un village breton à l’adolescence, quand on vit seul avec une mère stricte, étouffante. Les choses se corsent quand on découvre son homosexualité, et qu’on peine à la vivre au sein de son lycée catholique…
Gamin à l’intelligence au-dessus de la moyenne, Hadrien se planque derrière un look de has been. Mais plus moyen de tricher face à l’attirance qu’il ressent pour Jérémie, jeune brute hétéro qui va pourtant réagir positivement au charme de son camarade.
Visiblement sensibles au chamboulement adolescent (ensemble, ils ont traité de l’anorexie à cette période dans La Chair de l’araignée), Hubert — le scénariste de Miss Pas Touche — et Marie Caillou (Les Monstres de Mayuko) explorent la difficulté d’être différent, dans un environnement très conservateur. Le travail graphique de Marie Caillou, japonisant, ultra-coloré, visant à l’épure, séduit et impressionne. Finement bâti par Hubert, le héros de La Ligne droite se révèle touchant. Mais le ton adopté sonne faux, la langue choisie semble trop « adulte », loin d’échanges réels entre adolescents. Le choix d’un lettrage informatique achève d’éloigner le lecteur du coeur battant, irrigué de sentiments complexes, de Hadrien. Dommage.
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