La Maison
Un an après la mort de leur père, deux frères et leur soeur reviennent dans sa maison. Une maison de campagne, bâtie en famille, que le paternel avait investi à la mort de son épouse. Le jardin est en friche, les arbres secs. Les toilettes fuient, le toit fait grise mine. Derrière les travaux à accomplir et l’environnement à rafraîchir en vue d’une vente, émergent des souvenirs, des non-dits, des rires et des regrets. Ceux de la nouvelle génération qui tourne définitivement la page de sa vie d’enfant, maintenant que leurs parents ne sont plus.
Avec beaucoup de pudeur et de justesse, l’Espagnol Paco Roca (La Nueve, La Tête en l’air…) parle de l’accompagnement des parents vieillissants, des relations parfois compliquées entre frères et soeurs dans ces moments-là (qui prend les choses en main, qui ne veut pas s’impliquer…), et bien entendu du deuil et des sentiments qu’il fait resurgir. Pour cela, et pour fouiller au mieux un sujet finalement assez banal, il utilise une mise en scène simple à l’efficacité impressionnante. Dans un format à l’italienne, il enchaîne les compositions de petites cases au rythme familier mais pas monotone, comme celui des saisons qui passent. Ses choix de découpage et de cadrage lui permettent de rester maître de sa vitesse de narration, d’attirer l’attention sur un détail, un mot, un geste, révélateurs d’une relation père-fils. Des mots bien pesés et une ligne claire plutôt épurée permettent de dépasser les clichés et facilitent l’identification. Un bel album, sobre et sincère, sur un sujet qui touche tout un chacun.
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