Par Denis Larue et Christian Durieux. Futuropolis, €, le 27 août 2009.

Martin est écrivain, il vit en Belgique. Mais son esprit est ailleurs. Suite à sa rencontre avec un commerçant marocain sur un marché aux puces, il part pour Tétouan, une ville qu’il a connu il y a longtemps. Et qui a beaucoup changé. Mais le royaume de Mohammed VI est-il si différent de celui d’Hassan II? Qu’est devenu le Maroc de sa jeunesse? Où sont passés les gens qu’il côtoyait?

On connaissait surtout Christian Durieux pour son travail de dessinateur, pour Jean-Pierre Gibrat (Les Gens honnêtes), Denis Lapière (Oscar), Andreas (Mobilis) ou Jean-Luc Cornette (Central Park, Columbia). Ou par ses albums en tant qu’auteur complet, Le Pont notamment. Le voilà simple et efficace scénariste pour cette Maison d’Éther, un one-shot introspectif et envoûtant. Une quête de vérité et d’identité, qui emmène son héros sur les chemins de la répression politique, de l’engagement personnel et d’une amitié perdue. Un parcours sombre et épuisant joliment mis en lumière par le dessin sobre et les couleurs tranchées à la gouache de Denis Larue. Avec son trait épais, évoquant parfois la gravure sur bois, ce professeur de BD à Tétouan parvient aisément à croquer des personnages expressifs et à faire naître les émotions. À 44 ans, Denis Larue n’avait publié que des histoires courtes dans (À Suivre…), mais jamais de long récit. Voilà qui est fait, et joliment fait.

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