Incroyable ! La sépulture de Smenkharê, pharaon coincé entre Akhenaton et Toutankhamon, vient d’être découverte ! Évidemment, elle attise les convoitises car de sinistres légendes persistent autour de ce monarque maléfique. Pour sauver le professeur Saul, coincé dans les griffes d’odieux trafiquants, sa jeune collègue Alexandra va remuer ciel et terre, aidée par le costaud Richard.

Ambiance à la Indiana Jones dans ce premier volume des Archéologues de l’interdit (drôle de titre), qui déroule une aventure archéologique largement trempée dans le fantastique, avec son lot de vannes et de bourre-pifs. Mais point de référence trop pesante, on est bien dans une bande dessinée de l’école franco-belge, à l’économie de moyens éloignée des standards hollywoodiens. Avec pour qualité principale un graphisme moderne et synthétique, évoquant parfois celui de Brüno mais en plus anguleux, et surtout la patte de Mike Mignola quand il s’agit des décors et détails, des ombres et de la tentation de l’abstraction. Mais si la fraîcheur est au rendez-vous côté dessin, on ne la retrouve pas dans un scénario un brin convenu (hormis la violence – il y a des morts dans cet album) et poussif dans sa mécanique narrative. Et les dialogues alternent le drôle avec le lourd. Mais pour le premier album d’un auteur autodidacte, ce sont de bien menus défauts quand tout le reste – découpage, rythme, mise en scène – est efficace. Reste à développer les personnages dans une autre aventure, car pour l’heure, on ne les cerne pas encore. Mais on a envie de les suivre, donc mission accomplie !