Par Benoît Springer et Séverine Lambour. Vents d’Ouest, 13 €, le 13 janvier 2009.

Olivier est de retour dans son village natal pour enterrer son père. Il retrouve le petit bourg morne et isolé, dans une campagne qu’il a toujours souhaité fuir. Une ambiance pesante règne en effet chez les habitants de Saint-Simon, souvent victimes d’étranges maux. Pour soigner ces maladies, tous font appel à la Rebouteuse et à ses plantes médicinales. Mais on comprend vite que la guérisseuse pourrait bien être en vérité une empoisonneuse. Et que le père d’Olivier aurait pu être assassiné…

Dans cette chronique rurale amère, chacun cache une rancune tenace ou un secret de famille peu reluisant. Benoît Springer campe avec brio les faciès de ces gens ordinaires, dans une mise en scène soignée. Séverine Lambour dépeint joliment l’atmosphère nauséabonde de Saint-Simon et la veulerie des habitants, qui se servent des « remèdes » de la Rebouteuse pour se venger de leur voisin ou de leur époux. Mais deux bémols freinent notre enthousiasme pour le graphisme et le scénario : l’histoire s’avale aussi vite qu’une pilule contre la toux, et s’apparente à une version générique édulcorée des bons remèdes du docteur Rabaté.

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