La Sorcière
Lucie est une sorcière. Mais aussi une femme malheureuse, dont le couple bat furieusement de l’aile. Le père de ses filles, inconstant et imprévisible, disparaît. Tandis que ses propres parents se séparent, alimentant encore davantage, si possible, son inquiétude.
Lucie étant une sorcière, elle transmet son pouvoir, et la connaissance de ce pouvoir, à ses filles Maud et Lise. Préadolescentes malignes, ces dernières oscillent entre indifférence et vif intérêt pour ce que cette lignée particulière leur apporte — par exemple se transformer en oiseaux, voler dans les airs, et saisir les impressions des autres…
Cette transmission de l’art divinatoire, Marie Ndiaye l’a racontée en 1996 dans un roman, dont s’empare aujourd’hui Benoît Guillaume. D’un trait brut, aux proportions mouvantes, il conte une histoire à la fois ultra contemporaine, située dans un cadre urbain impactant, et intemporelle. Dense, sa construction respire par des couleurs un peu nostalgiques, jetées de façon parfois rageuse sur le papier. Sa Sorcière fascine par son âpreté, et la rudesse des sentiments qu’elle charrie.
Publiez un commentaire