La Voie du tablier #1
Pourtant jeune, Tatsu a déjà pris sa retraite. Surnommé « L’immortel » par ses pairs, Tatsu était auparavant un yakuza légendaire. Il était reconnu comme l’un des plus durs, mais il se retrouve à présent homme au foyer à vivre une vie tout ce qu’il y a de plus banale. Depuis son départ du clan Shinzamase, celui-ci a perdu de sa splendeur et se délite inexorablement, mais ça ne semble pas l’impacter une seule seconde. Seul son quotidien compte. Avec son chat, il attend tous les jours que sa femme rentre du travail, et pendant ce temps, il s’occupe des tâches ménagères, fait la cuisine, les courses ou les soldes avec une ferveur sans limites.
L’humour de La Voie du tablier repose principalement sur un comique graphique et de situation. L’attitude patibulaire de Tatsu, son air systématiquement hargneux et son phrasé caractéristique de la mafia marquent un décalage avec sa réalité actuelle de ménager, souvent fantasmée sage et ordonnée. Particulièrement efficaces, les situations cocasses font mouche. Voir Tatsu préparer un petit bentô (panier-repas) pour sa femme et le prendre en photo avec une belle mise en scène à la mode Instagram est tout simplement désopilant. Sa découverte du robot aspirateur est elle aussi particulièrement savoureuse et saugrenue.
Ces histoires sont construites sous forme de petits chapitres indépendants, mais on regrette qu’elles ne soient pas plus longues, l’auteur ayant généralement des chutes intrigantes qui invitent à savoir la suite… que l’on n’a pas ! On se demande également si on ne se lassera pas. Le récit saura-t-il garder sa fraicheur, son efficacité et son inventivité ? En attendant de voir comment Kousuke Oono fera évoluer son récit, ne boudons pas notre plaisir !
GOKUSHUFUDO © Kousuke Oono / 2018 SHINCHOSHA – Traduction : Rodolphe Gicquel
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