On pourrait penser à un dérivé purement commercial d’une série à succès, mais l’univers de Lastman est tellement riche qu’un spin-off n’est pas de trop. Ne serait-ce que pour en savoir plus sur des personnages secondaires, en l’occurrence Milo Zotis et H, l’homme aux grosses lunettes. On découvre donc Milo, parrain de Paxtown, patron de boîte et d’une équipe de violent ball, sorte de football US ultra brutal pratiqué par des filles. Et gros demandeur, pour ses joueuses notamment, de produits stupéfiants. Face à lui, le Corbeau, justicier indépendant et anonyme, bien décidé à éradiquer le crime sans faire de détails. Et au milieu, H, flic taciturne, dont on a du mal à savoir s’il est infiltré ou corrompu.

Dans ce polar de SF bien déjanté, porté sur l’humour et l’action, on retrouve la touche potache de la série principale Lastman, et celle de Bastien Vivès en premier lieu. Mais, de toute évidence, pas son côté épique. Ce n’est pas le sujet, bien entendu, mais cela manque toutefois un peu. Tant pis, on se contente de la belle énergie de ce one-shot vitaminé, enchaînant les rebondissements comme les méchants les mandales. Et offrant la possibilité à Alexis Bacci Leveillé, venu des Gobelins comme les créateurs de Lastman, de développer un style cartoon accrocheur, qui reprend la grammaire graphique de la série, mais dans un registre plus rond qui n’est pas sans évoquer, parfois, le trait de Brüno. Un bon moment en attendant la suite de la saga.