Par Merwan. Dargaud, 14,99€, le 6 janvier 2012.

Le bel âge qui donne son titre à cet album, c’est la vingtaine, une jeunesse insolente qu’on imagine glorieuse et toute puissante. Trois filles, plus vraiment adolescentes mais pas encore tout à fait femmes, en sont à ce stade. Leur existence s’apparente à une lutte ou un chaos…

Il y a Violette, qui vient de quitter son copain et retourne vivre chez ses parents. Hélène, écrasée par le poids d’une thèse jamais terminée, épuisée par le travail incessant qu’elle lui réclame. Et Lila, blonde mystérieuse qui n’assume pas son prénom, vole le petit ami de sa colocataire et se met tous ses amis à dos.

Optant pour une construction ternaire, Merwan raconte leurs vies à tour de rôle. A l’aide d’une longue introduction, il contextualise le désarroi de ses héroïnes, avant d’entrer plus longuement dans leur quotidien. Le rythme rappelle ici celui d’une bonne série télé, le découpage très cinématographique provoquant une lecture fluide, sans temps mort. Le scénariste de L’Ourso et co-auteur (avec Bastien Vivès) de Pour l’empire use d’une ligne souple et claire, joliment épurée, soulignée par une mise en couleurs subtile et vive. Premier épisode prometteur d’une série, ce Bel Âge séduit aussi par la justesse de ses dialogues, et l’absence de clichés. Un feuilleton délicat à suivre, donc.

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