Le Chat aux sept vies #1
Nanao et Machi sont deux chats vivant dans la rue. Leur quotidien, c’est la dure réalité des chats errants dans les milieux urbains. Yoshino Narita est une jeune femme venue s’installer dans un établissement de bains publics longtemps laissé à l’abandon. Le destin a voulu que leurs chemins se croisent et révèle le passé et ce qui les lie.
Attendez ! On sait que la couverture pourrait refroidir ceux qui n’en ont que faire, ou tout simplement marre, des mangas de chats (et ravir les ailurophiles). Cependant, Le Chat aux sept vies est bien plus qu’un simple titre du genre. Voilà même le titre qu’il fallait pour sortir enfin le genre dans lequel il s’est lui-même embourbé. Déjà, la mangaka ne se centre pas uniquement sur les chats pour faire avancer son manga et laisse une grande part de l’histoire aux humains. De surcroit, il ne faut pas s’attendre à gagatiser face à des situations vues et revues, des postures mignonnes ou être attendri pas un petit chaton qui zozote et fait bêtise sur bêtise. Dans cette série, les chats sont des personnages à part entière, pas de simples faire-valoir. Leur situation et l’anthropomorphisme comportemental leur rendent le rôle qu’ils méritent.
Tendre, dramatique, ce récit croisé entre hommes et chats est l’histoire d’un amour avorté. L’histoire d’une rencontre ratée et du destin qui va unir deux êtres ayant vécu la même souffrance. Dorénavant connue comme la marque de fabrique du label it comics (Goodnight I love you, Tant que nous serons ensemble…), cette belle histoire en 3 tomes aborde des sujets variés, nombreux et très bien traités : rejet de l’autre, entraide, acceptation de la différence, l’amour, le deuil, la nécessité d’aller de l’avant. Elle prend la forme de tranches de vie au ton sombre et mélancolique, même si elle n’exclut pas l’humour.
Pour une première série, l’autrice Gin Shirakawa s’en sort à merveille. Bien qu’assez classique, la narration de ce premier tome est parfaitement troussée. On se laisse prendre au jeu, la gestion des flash-back coule de source et l’arrivée d’une scène redoutée est parfaitement gérée. Les sublimes aquarelles des illustrations couleur et le raffinement des dessins noir et blanc à la ligne fine et expressive vont à ravir à ce récit doux-amer. Porté par l’émotion et le graphisme, on ne peut qu’attendre la suite avec impatience.
GOJUSSENCHI NO ISSHO © Gin Shirakawa 2018 / KADOKAWA CORPORATION – Traduction : Djamel Rabahi
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