Le Cheval qui ne voulait plus être une oeuvre d’art
Pénétrons à pas de loups dans les couloirs du Musée du Louvre, nous sommes mardi, le traditionnel jour de fermeture au public. Alors qu’un lourd silence devrait normalement se faire entendre, salle 61, il y a du grabuge. Que se passe-t-il là-bas ? Un cheval blanc a décidé de n’en faire qu’à sa tête. À partir d’aujourd’hui, il ne veut plus être une simple oeuvre d’art. Il en a assez d’être un vulgaire portrait, il veut explorer le monde, gambader et aller à la rencontre de ses semblables. Tous les tableaux voisins ont beau essayer de le ramener à la raison et de le dissuader de commettre cette folie, rien n’y fait ! Cette monture faite de peinture veut aller au bout de son rêve. Mais l’herbe est-elle plus verte ailleurs ?
Cet ambitieux album inaugure une nouvelle collection jeunesse initiée par les éditions du Louvre et les éditions Delcourt dans le but d’initier et d’éduquer les jeunes lecteurs au monde l’art et de valoriser l’imposante collection d’un des plus grands musées du monde. C’est Olivier Supiot (Pieter et le Lokken) qui s’est jeté le premier dans l’arène en prenant comme objet d’étude La Tête de cheval blanc de Géricault. Il donne vie à cet équidé et tisse une histoire qui interroge à la fois la place et le rôle des oeuvres d’art dans notre culture. Dans cette balade insolite, le lecteur va faire moult rencontres qui lui permettront peut-être de porter un regard différent sur certains tableaux la prochaine fois qu’il aura la chance de les croiser. Mais on se sent parfois un peu à l’étroit enfermé entre les murs de cette imposante bâtisse. Heureusement, les couleurs directes et le trait vivant de l’auteur dynamisent les planches de cet album un peu trop sérieux par moments. L’intention et l’exécution sont très réussies, mais on peut se demander si, au final, la rencontre avec le jeune lectorat se fera.
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