Le couple Désirée et Alain Frappier (Dans l’ombre de Charonne), après avoir observé sous toutes ses coutures les années 1980 (La Vie sans mode d’emploi), revient avec un album se concentrant sur un seul aspect de la société. Et quel aspect, puisque celui-ci n’est autre que l’avortement.

C’est dans une histoire très personnelle, comme c’était déjà le cas dans son précédent ouvrage, que nous plonge Désirée Frappier. Une histoire de femmes, de mères, et de celles et ceux qui se sont impliqués dans la lutte pour le droit à l’avortement. Une multitude de rencontres, d’histoires et de choix qui offre un panorama, des années 1970 à aujourd’hui, de l’évolution des pratiques mais surtout des jugements portés sur cet acte.

Comme pour leurs précédents album, le dessin, en noir et blanc, est d’un réalisme troublant, ce qui nous plonge inévitablement dans le récit personnel de l’auteure, auquel il sera difficile de rester insensible. Sentiment d’autant plus partagé lorsqu’il est étalé devant ses yeux, tracts, affiches et documents d’époque finement reproduits par Alain Frappier.

Avec des dessins forts et une thématique aussi intime, le lecteur, homme ou femme, ne peut finir ce livre sans se poser de questions. Sur soi, sur ses choix et sur celles qui ont dû en faire un. Le Choix se pose au final comme un livre résolument ancré dans les questions actuelles de société, qui a su éviter de tomber dans le manifeste ou le documentaire désincarné.