Par André Chéret et Pfm. Bamboo/Grand Angle, 12,90 €, le 3 juin 2009.

Il y a des fois où rien ne va. Sur les rives d’un lac de Nouvelle-Angleterre, non loin de la frontière canadienne, des gamins découvrent des ossements. Un meurtre dans un si jolie petite ville? Pas sûr, car il se pourrait que ces restes appartiennent à un ancien chef indien. Ou peut-être pas selon le prodigieux médecin légiste qui exerce dans ces contrées, et qui avance une thèse controversée. Et quand des extrémistes religieux s’en mêlent, que le président des États-Unis est menacé et que les « Native Americans » tiennent plus à protéger leurs casinos que leur culture ancestrale, où va le monde, on se le demande.

Il y a des fois, donc, où rien ne va. Surtout pas le neuvième art quand on découvre cet album ahurissant. Le dessin et les couleurs sont d’un autre âge, l’âge farouche pourrait-on dire car il est signé André Chéret, co-créateur de Rahan. Son chef indien à l’improbable crinière blonde (vignette à gauche) ressemble d’ailleurs à s’y méprendre à son héros préhistorique. Postures empruntées des personnages, découpage peu lisible, textes sautant de bulle en bulle sans raison, visages aux traits figés, anatomies bizarres… Ce graphisme peu avenant ferait presque oublier un scénario fourre-tout, prétexte à un portrait de l’Amérique bien caricatural. Ah si ce Dernier des Mohegans était bien le dernier…

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