Par François Boucq et Yves Sente. Dargaud, 13,50€, le 27 novembre 2009.

Il a les yeux revolver, les cheveux noirs coupés ras et un costume qui rappelle celui des hommes d’Eglise. Vince n’est pourtant pas un saint, mais un Janitor, à savoir un espion au service du Vatican. Il endort les méchants avec une seringue – c’est plus chrétien que les tuer -, laisse partir un jeune voleur, et ne rejette pas la jolie journaliste qui le drague.

Vince est humain en somme, et c’est ce qui fait son charme. Dans ce troisième épisode, il vient en renfort au curé de Porto Cervo en Sardaigne, qui voit de son clocher de curieuses choses: sur un bateau de luxe, deux hommes déguisés en templiers se battent, tandis qu’un haut dignitaire religieux vient les rencontrer. Une transaction trouble, que va devoir éclaircir notre Janitor préféré.

François Boucq est au sommet de son art. Le dessinateur entraîne son héros d’églises en ruelles pavées avec une égale maîtrise, jetant son trait à bondissant et réglé sur le papier. Il suit l’histoire à tiroirs d’Yves Sente, qui n’a peur d’aucun retournement hasardeux. On partage ainsi les hallucinations de Vince (une petite fille le visite régulièrement), on découvre un bout de son enfance, et surtout l’existence d’un membre de sa famille qui risque de lui créer des problèmes. L’improbable finit pourtant par emporter l’adhésion, Le Janitor assumant parfaitement son côté échevelé et BD à grand spectacle.

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