Le Jour le plus long du futur
Un monde de SF, une ville de haute technologie au sein de laquelle deux sociétés d’agroalimentaire se mènent une lutte sans merci pour le pouvoir. Un savant fou, des agents doubles, un petit employé malchanceux, un vieux pervers, un robot gentil mais pas trop, et un extraterrestre qui vient mettre la pagaille… Voilà les acteurs de ce cartoon muet et haletant, un régal de bande dessinée.
Dessinateur argentin talentueux de L’Héritage du colonel (avec Carlos Trillo) et Diagnostics (avec Diego Agrimbau), et auteur espiègle de Paolo Pinocchio, Lucas Varela confirme avec ce one-shot muet tout le bien qu’on pensait déjà de lui. Avec un beau sens du détail et du rythme, et une ligne claire impeccable, il propose une folle cavalcade qui ne dure qu’une journée, mais qui mettra sa ville du futur à feu et à sang. Jamais les mots ne paraissent manquer, tout est extrêmement clair et fluide, l’intrigue passant d’un personnage à l’autre sans heurt, et les enchaînements de séquence paraissant toujours très naturels. On tourne alors les pages avec avidité, en riant souvent devant des gags délicieux dignes de l’âge d’or du cinéma muet, et en se passionnant pour un monde foutraque et original, recelant mille surprises. À tel point qu’on aimerait y passer plus de temps, explorer plus en détail cette société morne aux couleurs pastel, se réjouir des trouvailles graphiques qui explosent sans prévenir… Un bel exercice de genre, hautement maîtrisé et toujours orienté vers le plaisir de lecture. Bravo !
Publiez un commentaire