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Le Labyrinthe inachevé

24 août 2022 |
SERIE
Le Labyrinthe inachevé
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
27 €
DATE DE SORTIE
24/08/2022
EAN
2754834265
Achat :

Will perd le fil. De sa vie, de ses pensées, de ses souvenirs. Voilà dix ans que sa fille a été emportée par la maladie, et Will n’arrive plus à se remémorer les traits de son visage. Seul des motifs et l’image de ce vieux pull de laine lui reviennent. Pourquoi ce détail ? Divorcé, dépressif et quasi fantomatique, Will traîne sa détresse entre les chantiers qu’il dirige et son appartement sans âme, jusqu’à ce qu’un coup de fil (d’Ariane?) le réveille en pleine nuit : c’est le début d’une quête fantastique, mystique et cathartique au sein du labyrinthe d’une cité et d’un cerveau souffrant

le-labyrinthe-inacheve_image1Auteur multiple, à la fois scénariste pour Marvel ou DC (Black Hammer, Swamp Thing…), et créateur d’univers puissants qui dépoussièrent la SF comme le fantastique (Descender, Gideon Falls, Trillium…), Jeff Lemire développe une oeuvre colossale et brillante, souvent touchante et très humaine. Ici, on est davantage dans sa veine intimiste, comme Essex County ou Jack Joseph, soudeur sous-marin. Mais avec tout de même une option fantastique soutenue. En effet, avec son dessin faussement fragile, ce Mazebook (titre VO, littéralement « livre-labyrinthe ») joue sur l’ambigüité permanente du feuilleton surnaturel et du délire psychanalytique. Ainsi, Will est en dépression profonde et ses hallucinations le conduisent à se lancer dans une quête intime de rédemption, pour évacuer sa douleur et sa culpabilité. Mais Jeff Lemire présente ce voyage dans l’envers du décor urbain comme une histoire magique, avec résolution d’énigmes et lutte sans merci. Les signes existent-ils? Le chien qui guide Will est-il réel? Ou tout cela ne vit que dans sa tête malade ? Peu importe finalement, ou plutôt, bravo : cette narration fantasmagorique, pour parler du deuil et du double sentiment de perte quand s’effacent dans la mémoire le son d’une voix et les expressions d’un visage, permet à l’auteur de ne pas s’engluer dans une introspection trop cérébrale et de rester debout, tel un funambule, sur le fil ténu de l’émotion sincère.

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