Le Lion de Judah #1
John Wallace a tout ce qu’on peut attendre de la vie. Encore dans la fleur de l’âge, ce jeune aristocrate est fiancé à la jolie Frances, dont il est amoureux, et possède une plantation dans la colonie britannique du Kenya. Mais à cause du mystérieux meurtre de deux noirs anonymes, dans la brousse, tout bascule. Il est interné dans un camp militaire au milieu du désert, où une violence terrible règne sous la houlette d’un officier sadique, et où les prisonniers ne durent pas. Dans sa cellule, il fait la connaissance d’un vieil illuminé surnommé « Bishop ». La rumeur court que, sur son bras, seraient tatoués les indices menant à un trésor caché de l’autre côté de la frontière, en Éthiopie…
Ce premier tome du Lion de Judah est visuellement très agréable. Le classicisme réaliste d’Hugues Labiano (Les quatre coins du Monde, Black Op) livre de larges plans paysagers très réussis autant que des scènes d’actions dynamiques, le tout dans une gamme de couleurs contrastée et élégante. La fidélité de l’environnement historique colonial de l’entre-deux-guerres confirme cette attention aux détails, gâchée seulement par une morphologie des visages plutôt originale (mais on dira que c’est un style, hein).
L’intrigue du scénariste Stephen Desberg (S.O.S. Bonheur, Jack Wolfgang, Bagdad Inc., Les Mille et autres nuits…) suit le parcours obligé du récit d’aventure, égrenant les lieux communs qui constituent le genre depuis Le Comte de Monte Cristo (auquel on ajoute la couleur locale africaine, réussie dans son genre) : un protagoniste injustement condamné, plongé dans un milieu ultra-violent et maltraité par une chiourme brutale, puis dans le malheur, l’espoir de la rédemption par l’aventure. Le fil de l’histoire est un peu emberlificoté, avec plusieurs lignes qui s’emmêlent, mais le rythme y est, et si on s’y perd un peu de temps en temps, la narration sentencieuse, mais plutôt bien écrite et efficace, nous maintient globalement en haleine.
Il reste tout de même que les ficelles sont un peu grosses. Ce premier tome du Lion de Judah est celui d’une série B honnête, mais un peu limitée.
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