Le Masque aux mille larmes #1
Dans un Japon médiéval fictif, des clans s’affrontent et les cadavres parsèment la campagne. Peu après passent les détrousseurs, récupérant armes et objet de valeur. Masamura, paysan sans terre, est l’un d’eux. Mais quand apparaît au milieu des corps une belle jeune femme réclamant de l’aide pour porter la dépouille de son soldat de mari, Masamura se porte volontaire. Et va même accompagner la veuve dans la quête insensée d’un artefact magique censé ramener son époux d’entre les morts… Mais lui a-t-elle tout dit ? Et Masamura est-il vraiment celui qu’il prétend être ?
On reconnaît ici la patte de David Chauvel, scénariste chevronné, notamment de Wollodrïn, des 5 terres ou à la baguette des concepts Sept, Le Casse ou La Grande Évasion. Un décor fascinant, des personnages secrets, et un savant dosage d’intime et d’action, de non-dits et de révélation. Rien à dire, l’auteur a du métier. Résultat, si on est embarqué sans forcer dans ce diptyque, on n’est pas très surpris non plus. Le second volume promet toutefois d’être davantage spectaculaire et renversant. Quant au dessin, Roberto Ali, découvert avec Sept nains, déploie une palette réaliste assez impressionnante, tant dans les décors que dans les postures et les visages. Toutefois, c’est le découpage des planches qui est de temps en temps peu inspiré, notamment dans le rendu des pages en vis-à-vis, ou dans la répétition de schémas peu efficaces. Ces quelques errements rendent la lecture moins fluide par moments, atténuant quelque peu le plaisir de cette aventure aux frontières des genres, entre quête fantastique et récit de sabreur. Mais, au global, ce premier tome est tout à fait plaisant.
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