Par Tého et Alejandro Jodorowsky. Delcourt, 13,95 €, le 21 octobre 2009.

Des meurtres, du sexe, de l’argent, des manipulations, du pouvoir, et un soupçon de religion. Bienvenue dans la nouvelle série historique signée Jodorowsky, qui met en scène les luttes vaticanes pour le trône de souverain pontife. Où comment le cardinal Della Rovere devient le pape Jules II, tyran catholique ne reculant devant rien pour imposer son règne à l’Europe entière…

Voilà une bande dessinée qui ne fait pas dans la dentelle. Ça baise et ça tue à tout va au cours d’une intrigue fascinante et violente, dans laquelle le style outrancier du scénariste de L’Incal et de Bouncer ne connaît aucune limite. Un point fort qui se transforme toutefois un défaut. En effet, la vulgarité – dans les dialogues ou les situations -, si choquante et séduisante au début, devient vite répétitive, pénible, vaine. Faut-il en faire des tonnes pour faire passer une idée ? Pas sûr, car le risque est de faire friser l’indigestion au lecteur. Même chose pour le dessin de Théo (Le Trône d’argile), fulgurant par moments, lourd à d’autres. On aurait donc apprécié un peu plus de nuances dans la mise en scène de ce récit impressionnant, car l’histoire est déjà en elle-même suffisamment édifiante.

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