Par Chester Brown. Cornélius, 24,50€, septembre 2013.

Il fut adolescent à Chateauguay, en banlieue de Montréal, en 1975. A l’époque, Chester, 15 ans, subit la messe dominicale en famille.

Amateur de bandes dessinées, il trouve par hasard au rayon magazines de sa librairie une revue qui va changer sensiblement sa vie. Fasciné par Playboy, le jeune homme échafaude des stratégies insensées pour l’acheter, le cacher à tout être vivant, le lire, fantasmer librement sur ses playmates, et s’en débarrasser ensuite…

De Chester Brown (auteur notamment des excellents Louis Riel et Vingt-trois prostituées), on apprécie hautement la façon de se mettre à nu, d’expliquer sans honte ses penchants, d’analyser brillamment ses actes et états d’âme. Des traits que l’on retrouve dans Le Playboy — paru en 1992, et que réédite Cornélius —, mais dans une moindre moindre mesure. L’auteur met ici en scène un double doté de petites ailes, qui l’observe et commente le récit. De façon clinique, il raconte, en noir et blanc toujours, ses atermoiements, ses emballements, sa culpabilité. L’ouvrage peine à captiver, mais revêt une réelle valeur documentaire, permettant de mieux saisir ce qui agite l’artiste.

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