Par Horne, Eric Corbeyran et Bénédicte Gourdon. Vents d’Ouest, 13,50 €, le 5 octobre 2011.

Maya est policier et malentendante. Mais ça ne l’empêche pas de vanner ses collègues machos et d’enquêter de manière efficace dans la cité bordelaise qu’elle connaît bien. La voilà sur la piste du rédacteur d’une lettre anonyme qui annonce qu’il va rendre justice lui-même. Une enquête plus compliquée qu’il n’y paraît, tandis que, quelque part, un homme se réveille, coincé dans une cage de béton…

Voilà un polar honnête et bien foutu, qui mise plus sur ses personnages que sur le spectaculaire des investigations. On suit ainsi avec plaisir cette femme-flic sourde, qui mène sa vie avec souplesse et sans esbroufe. Une héroïne simple et crédible, ça change. Dialogues et situations réalistes (mais non sans suspense et humour) sont mis en image avec sobriété par Horne, qui pêche peut-être parfois pas excès de timidité; on aurait aimé une plus grande prise de risque lors de certains passages, un peu ternes. Mais si l’ensemble fonctionne plutôt bien, on reste un peu en attente de voir où tout cela va nous mener. Car les scènes sur le personnage se réveillant dans le noir ont beau être angoissantes à souhait, on ne les rattache pas encore au récit principal. La frustration est un moteur de la lecture, c’est certain, mais les scénaristes ont peut-être poussé le bouchon un peu loin…

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