Le Roy des ribauds #1
Fin du XIIe siècle à Paris. Le Roy des Ribauds doit protéger le souverain Philippe Auguste de la canaille qui grouille dans les bas-fonds de la capitale. Un trio de voyageurs exubérants va ainsi en faire l’amère expérience. Le Triste Sire et ses encapuchonnés d’amis les assassinent sans remords. Mission accomplie. Mais voilà, plus tard, le roy apprend qu’un marchand venu d’Aquitaine a osé agresser sa fille Sybille. Sans attendre, il va la venger. Mais tuer cet homme va révéler bien plus qu’une simple lutte intestine…
Après les marquants Block 109 ou Chaos Team, le duo Vincent Brugeas/Ronan Toulhoat revient en forme avec un polar historique ancré dans la capitale au temps de Philippe Auguste. Car c’est bien ce souverain qui a créé la réelle mais méconnue charge de Roy des ribauds, garde rapprochée du roi dont le rôle est de faire taire la vermine rampante des bas-fonds parisiens. Bien campé entre mystère et poigne féroce, le héros porte une intrigue prenante qui implique à la fois des petits brigands et les grands de l’époque : Aliénor d’Aquitaine, Philippe Auguste voire Richard Cœur de Lion. Nourris d’une documentation solide sans sacrifier l’imaginaire, avec des libertés prises ici ou là, les auteurs immergent dans une époque violente via un suspense suffisamment complexe pour accrocher pendant 156 pages. Pas découragé par la tâche, Ronan Toulhoat capte un moment du Moyen-Âge et ses personnages avec un réalisme saisissant : dans les costumes, l’architecture, les décors, les gueules et les ambiances entre ombre et lumière. En termes de découpage, là aussi une grande maîtrise : la narration alterne scènes dialoguées – un chouïa bavardes – et séquences spectaculaires sur un rythme trépidant.
Résultat, le cadre authentique, le suspense jamais gratuit et le dynamisme percutant du visuel finissent par convaincre totalement. Non, vraiment, on cherche encore les défauts. Avec son format et son esprit comics, entre réalisme historique et thriller divertissant, voilà donc un récit médiéval moderne qui en met plein la vue.
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