Le Roy des Ribauds #2
Le roi Richard Coeur de Lion, sur les conseils d’une mystérieuse femme, a décidé d’envoyer l’un de ses hommes à Paris, le « Rouennais », pour s’attirer les faveurs des chefs de confrérie et mettre Paris à feu et à sang en l’absence du roi Philippe et de Tristan. Le triste Sire justement, dont l’autorité vacille, accumule les ennemis. Comme cet Ascelin que rien ne rendrait plus heureux que sa chute. Ailleurs, sur le champ de bataille, à Fréteval en juillet 1194, le roi Philippe Auguste perd ses archives à l’issue d’une défaite face aux Anglais…
Parti sur les chapeaux de roue, Le Roy des Ribauds n’a pas eu de mal à séduire et trouver son public dans le genre pourtant ultra-balisé du thriller historique. Ronan Toulhoat au dessin et Vincent Brugeas au scénario – créateurs de Bloc 109 – transforment donc l’essai avec maestria dans ce deuxième tome encore plus flamboyant. La galerie de personnages bien campés, aux gueules fortes, est certes dense et il faut prendre son temps pour bien relier tous les fils. Mais entre le « Rouennais », le triste Sire, Richard Cœur de Lion, le Hibou, Sybille et tous les rôles secondaires, il y a de quoi faire. Traîtrises, perfidie, alliances de circonstances, impressionnants champs de bataille et scènes musclées rythment un scénario sans grande surprise – sans lourdeur ni lenteur non plus – mais agréablement complexe.
Au diapason de l’efficacité narrative, c’est bien l’ambiance qui séduit, Ronan Toulhoat trouvant la parfaite distance entre trait nerveux façon comics et réalisme historique au souffle épique, le dynamisme du découpage et la modernité des cadrages se conjuguant à une séduisante mise en couleurs, entre pénombre et lumière vive.
Le Roy des Ribauds happe donc le lecteur et franchement, dans le genre du thriller historique, ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé. Donc longue vie à cette ambitieuse et spectaculaire série qui, depuis 300 pages, s’apparente déjà à un divertissement grand-public haut de gamme.
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