Le Secret
Les canulars téléphoniques, c’est drôle… en général. Des lycéens désoeuvrés appellent des numéros au hasard et lancent: « Je connais ton secret », en donnant rendez-vous au malheureux dans un square en plein milieu de la nuit, sans véritable espoir de voir se pointer quelqu’un. Mais quand une voix à vous filer des frissons toute la soirée répond et qu’une silhouette fantomatique se rend au lieu dit, on sent que la blague a dérapé. Surtout que le lendemain, une des ados joueuses est portée disparue…
Grâce aux films d’épouvante des années 1970, remis au goût du jour par la série Scream de Wes Craven, les décors et ressorts sont connus: des ados insouciants, une menace impalpable, un serial killer tellement insaisissable qu’on se demande s’il est bien réel, une maison isolée dans la campagne, un téléphone qui ne fonctionne plus, des policiers sceptiques… Pas facile, dès lors, de produire un récit qui fera VRAIMENT froid dans le dos. C’est pourtant ce que réussit Mike Richardson, en jouant avec intelligence avec les codes du genre, en les perpétuant humblement et sans jamais s’en moquer. On retrouve ainsi le héros mal aimé, les lycéens bourgeois agressifs, la maman cougar, le flic obtus renfrogné… et surtout de superbes ambiances signées Jason Shawn Alexander (Les Maître de l’évasion). Ensemble, avec une parfaite maîtrise du rythme et du hors champ, ainsi qu’un usage original et efficace de la typographie, ils rendent un bien bel hommage au récit d’horreur. Et risquent bien de vous empêcher de fermer l’oeil de la nuit.
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