Le Soleil des mages
Un peu trop free, Sarmoumane fait n’importe quoi avec son sax. Le mage Goudalf décide de prendre les choses en main, à commencer par une paire de bonnes bouteilles. Puis il convoque une bande de lutins, de vagues humains trop mortels (cela signifie qu’ils peuvent trépasser) et un elfe, et c’est parti pour un road trip pour balancer un anneau dans le feu. Mais à quoi bon, finalement ?
Après la chouette saga Dr Cataclysm, Mortis Ghost revient avec un court on-shot parodique, qui remixe Le Seigneur des Anneaux à la sauce contemporaine. Entre week-end avec des potes relous et séminaire de team-building forcé, l’épopée du magicien et des hobbits va tourner court. Faute d’envie, faute de sens, faute de motivation. Le souci, c’est que l’album aussi tourne court. Car si les premières pages fleurent bon l’humour potache, avec des séquences réussies où le décalage entre l’oeuvre de Tolkien et sa transposition dans le monde triste d’aujourd’hui fonctionne parfaitement, notamment grâce à quelques vannes et réparties bien senties, la suite retombe comme un soufflé mal maîtrisé. Tout ça pour ça, se dit-on après cette lecture abruptement conclue. Comme si l’auteur n’avait pas voulu creuser plus avant le genre parodique – mille fois vu, c’est vrai – pour parler davantage d’aujourd’hui. Et qu’il s’était rendu compte, en cours de route, qu’il n’avait peut-être pas choisi la bonne équipe ni le bon décor. Rageant.
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