Le Troisième fils de Rome #1
Prenez l’Histoire, la grande, celle du combat entre le général romain Scipion et le terrible Carthaginois Hannibal. Ajoutez-y un légendaire complot : une société secrète voulant renverser Rome au nom d’un culte obscur voué au petit frère déchu de Romulus et Rémus. Et vous obtenez une fresque historique à la fois documentée et fantaisiste, dont la sauce, indigeste, ne prend jamais, faute de personnages crédibles et de subtilité dans la mise en scène.
Ce n’est pas le genre en soi qui pose problème ici, nombre de séries ayant réussi à instiller une dose de, au choix, fantastique/ésotérisme/théorie du complot, dans les grands événements historiques. Non, c’est davantage le côté poussif de l’écriture, du séquençage, du découpage, et même du dessin, qui lasse vite, trop vite, dans ce premier tome. Si l’exposition présentant cet ordre mystérieux du Troisième Fils de Rome est acceptable, l’aventure qui s’ouvre ensuite est en effet d’un ennui mortel, avec trop de personnages, marionnettes désincarnées, et un « héros » complètement effacé. On navigue entre l’Italie et l’Afrique, on découvre les préparatifs des combats, les alliances de circonstances, les ventes d’esclaves et les attaques de pirates, les éléphants d’Hannibal et la fine stratégie des légionnaires. Mais tout ça, c’est connu et archi connu, et ce n’est pas la révélation d’un improbable complot qui va doper l’intérêt. Et que dire du dessin, dont les poses ultra maniérées semblent là pour combler la vacuité psychologique des personnages… En vain, bien sûr. Non, Laurent Moënard (Le Sixième Soleil, Bleu blanc sang…) a raté son coup, et le dessinateur Stefano Martino n’a pas pu faire grand-chose derrière pour remonter le niveau.
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