Les 7 Vies de l’Epervier — Quinze ans après
Classique de la série chevaleresque, Les 7 Vies de l’Epervier a marqué son temps par un récit haletant en sept tomes (publiés de 1983 à 1991), servi par un élégant dessin. On y suivait l’histoire d’Ariane de Troïl, jeune noble au caractère bien trempé, fascinée par un justicier habillé de rouge.
Après lui avoir donné une suite dans les années 90 (Plume aux vents, ou le destin d’Ariane au Canada), ses auteurs raniment leur création. Le scénariste Patrick Cothias ramène l’impétueuse héroïne à Paris. Elle y débarque avec son mari — un indien Mohawk plus attiré par ce qui porte l’épée que par ce qui porte jupon —, et son amant Germain. Mais la baronne tombe nez à nez avec un vicomte nocif, dont elle trancha l’appendice nasal par le passé. La voilà traquée, et sur le point d’apprendre une nouvelle détonante : l’enfant qu’elle portait quinze ans plus tôt et qu’elle avait cru morte aurait survécu…
Certes, le trait d’André Juillard n’a rien perdu de son élégance, ni de sa solidité. Et l’intrigue parvient à réveiller l’intérêt du lecteur. Mais les rebondissements sont attendus (évidemment que l’héroïne va retrouver, même temporairement, sa fille…), les dialogues semblent par trop surannés, et l’ensemble reste étrangement figé. Comme si rien ne s’était passé depuis la publication des premiers épisodes de la saga. Comme si la culture BD et les goûts du lectorat n’avaient pas bougé d’un iota. Et comme si trop de naphtaline avait malheureusement imprégné les atours d’Ariane.
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